À l’heure où sévit l’épidémie de Covid-19, et alors que l’économie semble être sur tous les plans « disruptée » par de nouveaux entrants se revendiquant start-up avec plus ou moins de justesse, l’analyste financier peut légitimement se poser des questions sur le sens de son métier, ses fondamentaux et ses pratiques.
Dans un monde où des millions d’euros sont levés par des sociétés n’ayant pas atteint leur seuil de rentabilité, où la perspective d’une mise à l’arrêt brutale et intégrale de l’économie est une menace, et où des prêts sont abondamment distribués pour pallier les déficits d’exploitation induits par cette situation extraordinaire, les fondamentaux de l’analyse financière – l’exigence d’une structure financière saine et un niveau de rentabilité suffisant pour faire face aux besoins et engagements financiers – pourraient paraître anachroniques.
Si l’on ajoute l’émergence de l’intelligence artificielle dont certains prétendent qu’elle est appelée à remplacer les professionnels jusque dans les fonctions les plus qualifiées, l’analyste financier a toutes les raisons de s’interroger sur ces nouveaux défis.
Pourtant, à y regarder de plus près, cet environnement bouleversé confirme et renforce ce que Bernard Manceau définissait en 1992 – dans la première édition de ce livre – comme des « invariants ». Car si cette pandémie appelle des mesures de soutien exceptionnelles, il n’en demeure pas moins que seules les structures les mieux armées et les plus saines peuvent satisfaire aux exigences de ce stress-test grandeur nature.
Cet ouvrage rédigé par des praticiens de terrain présente une méthode originale qui repose sur le diagnostic approfondi de l’entreprise dans toutes ses composantes financières et qualitatives. Il répond, en privilégiant des données économiques récentes, aux questions suivantes :
– Les ressources propres de l’entreprise sont-elles suffisantes ?
– Quelle est la dose de crédit supportable ?
– Comment la rentabilité opérationnelle se transforme-t-elle en trésorerie ?
– À partir de quel niveau le résultat est-il acceptable ?
– La structure financière de l’entreprise est-elle adaptée à sa stratégie ?
– Quel regard extérieur sera porté sur l’entreprise ?